Jean-François et Muriel Berruex

Berruex

Jean-François et Muriel Berruex, agriculteurs, fromagère

Alors, Jean-François, tu n’es pas devenu gendarme ou facteur ?

J’aurais peut-être pu, mais grâce à la création de la route du Col de la Croix, en 1970, la ferme du Rachy est devenue accessible toute l’année. Pour moi, cela fut déterminant pour reprendre le train de campagne familial. Un semblant de liberté que l’on ne retrouve pas dans les autres professions citées plus haut, une communion avec la nature qui nous entoure, même si notre métier est devenu très administratif, nous bénéficions d’un cadre de vie exceptionnel. Une vie d’élevage, lorsque ton bétail reçoit les meilleures notes, lorsque ton lait est de la meilleure qualité, sont des satisfactions énormes et la récompense d’un travail parfois ingrat et contraignant, mais combien gratifiant.

D’autre part, l’apport du tourisme en périodes hivernale et estivale est très important. Durant de nombreuses années, j’ai pu travailler aux remontées mécaniques à deux minutes de la maison, et maintenant, grâce à la buvette du Rachy et celle de l’alpage de La Marnèche en été, cela nous permet non seulement un apport non négligeable, mais aussi de rencontrer beaucoup de monde. C’est extrêmement positif pour chacun !

Si c’était à refaire, avec les facilités mécaniques de notre métier d’aujourd’hui, je redeviendrais agriculteur.

Et toi, Muriel, que fais-tu là ?

Toute petite déjà, je me sentais bien à l’écurie, avec les animaux. Dès ma fin de scolarité, je suis allée faire un apprentissage de fromagère dans la Broye. L’ambiance n’était pas celle que j’espérais, mais peut-être que cela m’a stimulée pour réussir. Après, j’ai fait un apprentissage d’agricultrice chez un paysan qui venait couler son lait à la fromagerie. Là, j’ai été très heureuse, il y avait beaucoup plus de bétail que de cultures. Puis, j’ai suivi les cours de l’Ecole d’agriculture de Grange-Verney, et maintenant je travaille en famille. Je regrette de ne pas pouvoir fabriquer le fromage lorsque nous montons à La Marnèche l’été, faute d’installations, le lait doit être acheminé au chalet du Rachy.

C’est clair que, pour une jeune femme comme moi, les contraintes de présence sont importantes, mais j’aime être à l’extérieur et en contact avec les animaux de la ferme.

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