Picasso

Comme lui, je suis en short, torse nu.
Comme lui, je crée, tous les jours,
même que je ne sois pas connu,
et pourtant, Dieu sait si je cours.
Je suis nettement moins beau,

mais vraiment beaucoup plus gros.
Je me sens avec lui, quelques similitudes,
ce besoin d’être, extérieurement, négligé,
pour qu’en dedans, mieux concentré,
je puisse produire en pleine solitude.
Malheureusement, finie la comparaison,
lui était génie, moi, un pauvre con.
Pourquoi la balance du talent,
chez certains, autant, descend,
pour enlever aux autres, gloire et firmament.
Dans ce monde sans pitié,
tout n’est qu’inégalité.
Sachant cela, on ne peut que pleurer,
Ou, au contraire, encore plus, persévérer.