Adieu, le père

Doucement, la nuit tombe sur les Dents du midi.
Tranquillement, mon père vise son paradis.

L’aube d’une éternité de montagne, de paysages,
Où l’on gravit les monts depuis son petit nuage,
Où les forces ne sont plus que morales.
On oublie les peines, on oublie la recherche du graal.
On l’a.
Il est là.

Avant que tu prennes, pour un moment, de nous, congé,
Une fois encore, je veux te remercier.
Tu n’as pas été le père que tu aurais dû être.
La vie en a voulu autrement, peut-être.
Néanmoins, pour l’essentiel tu étais là.
Et juger l’autre, c’est trop facile, il ne faut pas.
Grâce à tes aides, arrivées chaque fois au bon moment,
Je te serai, toujours, extrêmement reconnaissant.

Si je t’ai fais de la peine en boudant ta montagne,
Je sais que tu ne me gardes point de hargne.
A chacun sa voie, à chacun sa place.
Jérôme et Adrien, brillamment, me remplacent.
Mon parcours est le mien,
tu sais, qu’ainsi, c’est bien.

Lorsque l’Au delà t’aura convoqué,
Caroline, nous ne laisserons point tomber.
Elle s’est si bien, de toi, occupée,
Nous savons bien que ce fut ton aimée,
Nous ne pourrons, sans aucun doute, l’oublier
Pars, tranquille, serein, réconforté.

Ce n’est pas que tu dois maintenant partir,
Mais je voulais encore une fois te dire,
Un grand merci, vraiment, sans rire.
C’est aussi grâce à toi que j’ai, moi aussi, mon avenir.