La page blanche

Une page blanche, c’est comme une chemise, le blanc ne reste pas, la transpiration souille l’une et l’autre. L’une reçoit le résultat de l’action physique, l’autre celui de la cogitation.

La comparaison ne s’arrête pas en si bon chemin. Si la chemise est munie en son sommet d’un col, la page, elle, reçoit un titre. La chemise a deux manches, la feuille n’en a qu’un, celui qui écrit. Les deux sont pourvues d’un recto et d’un verso. Ce texte est d’une telle profondeur que j’ai intérêt à l’arrêter là et d’aller changer de chemise.
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Il suffit de se retrouver devant une nouvelle page blanche pour obliger le cerveau à se mettre en marche et … quoi ?
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La profondeur du blanc de la page me donne un vertige cérébral équivalant à une paroi verticale infinie. Cet état coupe mes facultés intellectuelles et m’empêche tout simplement de trouver quelque chose d’intelligent à écrire. Et si je prenais une page verte ?
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Le blanc étant la somme de toutes les couleurs, si j’écrivais mon texte en blanc est-ce que ça ne risquerait pas d’être un peu trop coloré ?