A toi, maman

D’abord, tout tout petit, on se baigne dedans,
vingt quatre heures sur vingt quatre, vraiment intimement.
On perçoit tout changement, son humeur du moment,

ses chagrins et ses joies, son épanouissement.

Après de nombreux mois, c’est le déménagement,
la place est trop restreinte, il faut du changement.
C’est l’heure, il faut sortir, voici le grand moment,
c’est le chemin du père qu’il a pris en rentrant.

Ce n’est pas le désert, ni grand éloignement,
on demeure tout près d’elle, loin d’être indépendant.
Des heures elle nous consacre, elle vient à tous instants,
on peut se l’avouer, on peut être insistants.

Plus tard, mais bien plus tard, quand on se trouve grand,
on a besoin de vivre, plus égoïstement.
On a sa vie a soi, la sienne au second plan,
s’écoule parallèlement, inexorablement.

On ne s’aperçoit pas de son vieillissement.
Un jour pourtant est là, c’est son dernier moment.
Un regard en arrière, nous rend reconnaissant,
de tout ce qu’elle a fait, cette si chère maman.